Que ce soit lors de la construction ou pour un projet de rénovation, la question de l’isolation est devenue au fil des années de plus en plus importante pour les consommateurs. C’est elle qui assure le confort thermique au sein des foyers mais c’est aussi elle qui va déterminer en partie le montant de vos factures énergétiques. Dans une période d’inflation majeure, le choix de l’isolant et de sa performance sont donc déterminants. Dans cet article, nous faisons le point sur le marché et nous vous aidons à sélectionner le bon isolant selon vos besoins.
Quels sont les critères pour choisir un bon isolant ?
La résistance thermique
C’est la capacité du matériau à isoler avec une épaisseur donnée. C’est LE critère premium sur lequel vous devez vous pencher. La résistance thermique notée R est exprimée en mètre carré et Kelvin par Watt. Plus le chiffre est élevé, plus l’isolation sera performante. Mais attention elle dépend aussi de l’épaisseur (e) de votre isolant et de la conductivité.
Exemple du niveau d’isolation requis pour un Bâtiment Basse Consommation (BBC) :
R = 8 m2 .K/W pour la toiture
R = 4 m2 .K/W pour les murs
⚠️ Pour pouvoir prétendre au Crédit d’impôt Développement Durable, il faut que votre isolation réponde à certains critères de résistance thermique. N’hésitez pas à vous renseigner auprès d’un spécialiste avant de faire votre choix.
La conductivité thermique
Comme son nom l’indique, la conductivité est la capacité du matériau choisi à conduire la chaleur. Caractérisée par le coefficient lambda (ƛ), plus elle est faible et meilleure sera la résistance.
Le déphasage thermique
C’est tout simplement le temps que va mettre la chaleur à pénétrer dans votre logement.
Cette donnée exprimée en heure joue donc un rôle crucial surtout pendant les périodes estivales car un logement isolé avec un matériau à faible déphasage thermique se réchauffera en un claquement de doigt. Si vous habitez dans une région ensoleillée et que vous êtes à la recherche de fraîcheur, il vaut donc mieux privilégier un isolant avec un déphasage thermique élevé. Sur cette donnée, les isolants naturels tels que le liège, la ouate de cellulose ou le bois sont des champions !
D’autres critères peuvent être également importants selon votre environnement. Par exemple, la résistance aux rongeurs et aux insectes. Ces derniers adorent se frayer un chemin dans les matériaux d’isolation. Ils y recherchent la chaleur. Si vous êtes confronté à ce problème, veillez à choisir de la ouate de cellulose ou du chanvre. Autre critère, la résistance au feu. Jetez-y un œil ! Les matériaux sont classés de A à F (pour les moins performants). Enfin, l’isolation phonique peut être également déterminante que ce soit pour l’intérieur ou pour une isolation extérieure.
Choisir la forme de son isolant en fonction des besoins
➔ Rouleau souple : C’est le format de prédilection pour l’isolation des murs ou des combles perdus. Sa souplesse est son principal atout et permet une installation facile entre des montants en métal ou en bois. Côté inconvénient, on retiendra un problème de tassement avec le temps lorsqu’ils sont posés à la verticale.
➔ Panneau rigide ou semi-rigide : Plus coûteux que l’isolation en rouleaux, ce format est cependant plus résistant dans le temps grâce justement à sa rigidité. Dans le commerce, on retrouve le plus souvent des panneaux rigides en polyuréthane.
➔ Isolation en flocons ou en vrac : copeaux de bois, billes, granules…l’isolant est tout simplement « soufflé » et projeté de manière uniforme sur les planchers ou dans les combles difficilement accessibles. C’est une excellente solution pour supprimer les ponts thermiques car elle vient combler tous les interstices. En revanche, cette technique est plus difficile à appliquer soi-même car elle nécessite une machine spéciale.
Choisir son matériau d’isolation
Les isolants synthétiques
En plastique alvéolaire, les isolants synthétiques offrent une excellente performance thermique en comparaison à leur faible épaisseur. Ils présentent aussi l’avantage d’être imputrescibles. En revanche, malgré leur faible coût, ils sont fabriqués à base de produits issus de la pétrochimie et ont donc un impact environnemental très négatif. De même, ils supportent mal le feu et émettent des vapeurs toxiques en cas d’incendie.
- Polyuréthane : Il offre une conductivité thermique performante et bien supérieure aux autres isolants (0,022 ƛ contre 0,037 ƛ pour la laine de roche par exemple). Très résistant aux charges lourdes, il est aussi conseillé pour l’isolation de surfaces en contact fréquent avec l’eau.
- Polystyrène extrudé (XPS) : En plaques ou sous formes de billes en vrac, ce matériau affiche une durée de vie phénoménale, jusqu’à 75 ans ! Idéal pour les combles et tous les lieux où la déperdition thermique peut être importante.
- Polystyrène expansé (PSE) : De couleur blanche (l’extrudé lui, est bleu), il est peu cher mais offre une polyvalence unique. Combles, toitures ou murs, il détient un fort pouvoir isolant tout en étant peu épais. Idéal pour ne pas perdre de surface habitable dans les petits espaces.
Les isolants minéraux
Ce sont les isolants les plus utilisés dans les foyers français surtout sur les projets de rénovation. D’origine naturelle, ces matériaux permettent également une isolation acoustique de grande qualité. Un deux-en-un très apprécié ! Malgré tout, le côté naturel a malheureusement un revers de médaille : ils sont moins résistants que les synthétiques et ont tendance à se tasser au fil des années laissant apparaître des ponts thermiques sur les parties hautes des murs par exemple.
- Laine de verre : C’est l’isolant le plus utilisé en France. On la retrouve dans plus de 75 % des foyers ! A base de sable et de verre recyclé (appelé calcin), la laine de verre est vendue sous tous les formats et vous pouvez l’utiliser pour la toiture, les combles, les sols ou les plafonds.
- Laine de roche : C’est l’isolant de prédilection pour une protection anti-incendie, anti-vapeur d’eau et contre les aléas climatiques extrêmes. Plus résistante que la laine de verre.. peut-être dû à son origine volcanique, elle est aussi un peu plus chère.
- Verre cellulaire : Ce mélange de sable fondu et de poudre de carbone est l’un des isolants les plus performants du marché ! Insensible à l’eau, au feu, aux moisissures ou encore aux insectes…On l’utilise principalement pour les murs extérieurs ou des toits plats. Un champion toutes catégories qui a quand même un coût. Comptez jusqu’à 50 € du mètre carré selon l’épaisseur. C’est l’isolant le plus cher du marché.
Les isolants naturels
- Laine de chanvre : Avec cet isolant, aucun risque de voir apparaître les nuisibles et les moisissures ! C’est simple, ils en détestent l’odeur. Aujourd’hui, cette solution est considérée comme la plus écologique sur le marché. Très dense ( 40 Kg/m3), elle est de fait très performante en matière d’isolation thermique et phonique.
- Ouate de cellulose : Issue de papiers de journaux recyclés, c’est la ouate de cellulose que les combles préfèrent ! Ultra simple à souffler, elle garantit des petits travaux pour un résultat surprenant. Comptez aux alentours de 20 € du mètre carré.
- Fibre de bois : Appelé aussi laine de bois, cet isolant est utilisé pour les murs et les toitures essentiellement. Son principal avantage est sa forte capacité à retenir la chaleur.
- Liège : Sa densité est impressionnante et offre de fait un confort en été premium ! Vous en trouverez sous forme de panneaux rigides mais aussi en granulés. La durabilité et la résistance à l’eau complètent ses atouts.
Laine de mouton, de coton, lin, paille… Les isolants d’origine naturelle se démocratisent de plus en plus face aux enjeux environnementaux. Utilisés depuis toujours par l’Homme pour leurs performances d’isolation, ce retour à l’essentiel est à considérer avec la plus grande attention.
Les isolants intégrés
Cette solution est à privilégier lors de la construction de votre maison. Ici, les murs porteurs contiennent directement des isolants intégrés conférant aux surfaces toutes les caractéristiques d’isolation voulues. Un gain de performances et de surface non négligeable.
- Les monomurs : ce sont des blocs de matériaux ( briques alvéolaires, pierres ponce, argile expansée ou béton cellulaire) ultra performants et résistants
- Les blocs bi-matières : Ici la partie inférieure est composée de silicocalcaire et la partie supérieure de béton cellulaire. Cet isolant répond parfaitement aux critères pour une maison passive car sa conductivité thermique est faible, c’est-à-dire que la chaleur pénètre très lentement dans le logement.
- Les blocs de coffrage isolant : Ils permettent d’offrir à votre maison une isolation à la fois extérieure et intérieure et donc de supprimer l’intégralité des ponts thermiques.
Vous avez à présent toutes les informations techniques nécessaires pour choisir un isolant adapté à vos besoins.
Un dernier conseil pour la route, vérifiez que votre choix est éligible au crédit d’impôt transition énergétique (CITE) qui vous donne droit à une réduction de 30 % sur vos travaux de rénovation. Pour cela, faîtes appel à un artisan reconnu RGE et choisissez un isolant dont la résistance est égale ou supérieure à 3,7 pour les murs, 3 pour les sols et 7 pour les combles perdus.
Bonjour,
Peut on isoler une sous-pente en associant panneaux laine de roche et isolant mince ??
Merci à Tous pour votre retour,